La totalité des savants, malgré les différences juridiques de leurs écoles, sont d’accord pour dire que le moi intérieur se dresse entre le cœur et la voie qui mène à Allâh.
Il existe deux catégories de personnes :
- Ceux dont le nafs a eu le dessus sur eux. Ils ont cédé à leurs désirs et obéissent à leurs pulsions.
- L’autre catégorie englobe ceux qui ont maîtrisé leur moi intérieur. Les sages ne disent-ils pas à ce sujet : « La journée de ceux qui sont dans la voie d’Allâh se termine par leur victoire sur leur nafs, car quiconque arrive à se maîtriser remportera sans aucun doute la victoire. Quant à ceux qui se laissent dominer par leurs nafs, ils seront sans aucun doute des perdants. »
Allâh, dit : ( Quant à celui qui aura dépassé les limites et aura préféré la vie présente, alors, l’Enfer sera son refuge. Et pour celui qui aura redouté de comparaître devant son Seigneur, et préservé son âme de la passion, le Paradis sera alors son refuge. ) (S9/V.37-40)
An-nafs vous pousse à commettre des mauvaises actions et à préférer la vie d’ici-bas au détriment de l’au-delà. Le cœur est partagé entre la crainte d’Allâh et ses pulsions ou ses désirs. Cette dualité est souvent une source d’affliction, voire même une grosse épreuve.
Allâh décrit dans le noble Coran les trois catégories dans lesquelles an-nafs peut se trouver : le moi paisible (an-nafs al moutma’inna), le moi instable (an-nafs al-lawwâma) et le moi qui penche indéfectiblement vers le mal (an-nafs al ammârah bis-soû’).
Aujourd’hui dans cette partie, nous allons aborder an-nafs al moutma’inna qui est le moi paisible.
L’âme paisible
an-nafs al moutma’inna
L’âme s’apaise quand le Nom d’Allâh est invoqué et toutes ses actions sont dans le but de Lui plaire.
Elle se retourne souvent vers Lui et elle est impatiente de Le ren-contrer. Avec cette, si grande proximité, avec le Créateur, l’âme ne peut qu’être en paix. Il s’agit de cette âme, qui, à si juste titre au moment de son décès, on lui dira : ( Ô toi, âme apaisée, retourne vers ton Seigneur, satisfaite et agréée ; entre donc parmi Mes serviteurs, et entre dans Mon Paradis.) (S89/V.27-30)
Ibn ‘Abbâs, (Puisse Allâh -Le Très Haut- être satisfait de lui), a dit que, ce verset parle de « l’âme croyante et paisible.»
Qatâda, Tâbi‘î, (Qu’Allâh lui accorde miséricorde) a dit : ( L’âme du croyant est dans la paix la plus totale. Elle est patiente et heureuse de sa proximité avec Allâh. Elle connaît les Noms d’Allâh et Ses Attributs, ce qu’Il a dit à propos de Lui-même et de Son Messager ﷺ, ce qui l’attend après la mort (le départ de l’âme, sa vie dans le barzakh et les événements qui adviendront le Jour de la Résurrection.) Voilà pourquoi elle se soumet à la Volonté d’Allâh , car sa reddition Lui est inconditionnelle. Elle n’est jamais insatisfaite et ne se plaint pas, car elle sait que tout ce qui lui arrive a déjà été écrit bien avant qu’elle ne fût créée. Allâh dit à propos de cela dans Son Livre Sacré : « Nul malheur n’atteint [l’homme] que par la permission d’Allâh. Et quiconque croit en Allâh, [Allâh] guide son cœur. Allâh est Omniscient. ) (S64/V.11)
Certains de nos prédécesseurs ont affirmé que de telles âmes ne pouvaient qu’appartenir à des serviteurs qui, malgré qu’ils soient affligés par le désespoir, savent que tout vient d’Allâh et à Lui on doit se soumettre. La paix qui arrive avec l’excellence, (al ihsân), se ressent par la soumission et la sincérité de l’adoration du croyant. Aucun désir ou ambition ne pourrait prendre le dessus sur les Commandements divins. Il n’y a rien qui soit en contradiction avec les Attributs Divins, car aucune volonté ne viendra s’opposer à Son décret. Ceci est dû à la clairvoyance qui a libéré le cœur de son excès de sommeil, lui montrant la voie vers les palais qui l’attendent dans l’Au-delà. Quoi de plus juste donc que ceci :«Âme, prends garde et aide moi dans ma lutte, à travers l’obscurité de la nuit !
Ainsi nous pourrions, le Jour de la Résurrection, Nous envoler dans ses hauteurs.»
Leave a Reply